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Politique réduction d’impact des gaz à effet de serre au bloc opératoire d’un centre hospitalier de général : mise en place et résultats
Position du problème et objectif(s) de l’étude
Le Bloc opératoire est le service le plus générateur de déchets d’un établissement de santé (30%). Il représente le plus gros producteur de gaz à effet de serre et le plus gros consommateur de médicaments très polluants. Plus de 95 % des gaz utilisés lors des opérations s’échappe en l’état dans l’atmosphère via les prises SEGA. Les gaz anesthésiques sont de puissants gaz à effet de serre, et le protoxyde d’azote détruit la couche d’ozone. Suite à ces considérations écologiques le service d’anesthésie a mis en place des mesures d’économie d’utilisation de ces gaz au bloc opératoire.
Matériel et méthodes
Premièrement a été constitué un groupe projet en charge de la mise en place et du suivi du projet. Ce groupe a rédigé le projet et mis en place un suivi à l’aide d’un diagramme de GANTT. Des comités de pilotage « green blocs » composés des acteurs du projets ont été organisés permettant de réalisés des points d’avancement, fixer les objectifs et les jalons suivants. Des indicateurs ont été définis et suivis. Deuxiemement, un recensement des anesthésistes utilisant le protoxyde d’azote a été réalisé ainsi qu’un audit des services utilisant le protoxyde d’azote. L’objectif était de supprimer totalement le protoxyde d’Azote dans les circuits de gaz de l’établissement.
Résultats & Discussion
Le Protoxyde d’azote : Le circuit de protoxyde d’azote au sein de l’établissement concernait le bloc opératoire, le secteur de réanimation néonatale et la radiologie interventionnelle. Cependant le circuit contenait des arrivées de protoxyde d’azote, responsable de fuites de ce protoxyde. Afin d’enrayer complètement ces fuites la seule solution était de couper le protoxyde d’azote à la source.Pour les utilisations occasionnelles la délivrance se fera en bouteille. un suivi des consommation de cadres de neuf bouteilles de protoxyde d'azote a été réalisé : de 36 cadres de neufs bouteilles en 2020, l'hôpital est passé à 12 en 2023. Le Desfurane : Les cuves de Desflurane ont été retirées dans toutes les salles d’intervention (seules 2 cuves de Desflurane ont été stockées dans la pharmacie du bloc en cas de besoin exceptionnel). la consommation de flacon est passée de 207 à 35 flacons pour le desfurane et de 930 à 1008 pour le sevofurane. Ceci correspond à 270 équivalent tonnes de CO2 émises en 2020 (par rapport à la consommation totale de sevofurane et desfurane) contre 108 en 2023. Ceci correspond pour 2020 à un voyage de 1 398 870 km en voiture soit 35 fois le tour de la terre en voiture et pour 2023 à un voyage de 563 692 km soit 14 fois le tour de la terre...
Conclusion
Les mesures mises en place de gestion des gaz anesthésiques ont permis une diminution des émissions de CO2 au bloc opératoire.D’autres axes de développement de mesures écologiques sont en cours comme : Mettre en place des parcours de récupération des déchets spécifiques au bloc et optimiser les filières de tri, Remplacer des dispositifs à usage unique par l’usage de dispositifs réutilisables, Développer une culture éco-responsable dans l’équipe et remettre en question nos pratiques professionnelles dans une logique d’écoconception des soins.Ce projet s’est accompagné d’une gestion managériale spécifique. En effet il a fallu demander aux équipes de modifier leur pratique, les porteurs de projet ont donc du gérer la conduite du changement. Cette conduite a été réalisée de façon plutôt instrumentale avec comme levier d’action : la mobilisation, la communication et l'alignement des organisations et enfin un accompagnement au changement.
Auteurs
L. Oge (1), F. Defrancq (1), H. Lebas (2), F. Granet (1), N. Elbeki (3)