Rôle des infirmiers dans le sevrage de la ventilation mécanique en réanimation

Position du problème et objectif(s) de l’étude

Le sevrage de la ventilation mécanique (VM) constitue une étape critique pour les patients admis en réanimation influençant directement leur pronostic. La contribution des infirmiers dans le succès de ce processus reste mal élucidée. L’objectif de notre étude était de préciser le rôle des infirmiers de réanimation dans le sevrage de la VM et de déceler les principaux facteurs qui entravent l’application de leurs connaissances dans la pratique courante.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude descriptive, transversale, multicentrique, durant la période allant du 24 février au 11 mars 2025, où 100 infirmiers de réanimation ont pu être investigués. Le recueil des données était effectué à l’aide d’un questionnaire en langue Française, composé de 24 questions et distribué aux participants. Ce questionnaire était individuel, anonyme et auto-administré, comportant cinq parties : Partie 1 : Caractéristiques Sociodémographiques de l’échantillon / Partie 2 : Facteurs psychologiques et charge de travail / Partie 3 : Connaissances théoriques et pratiques cliniques du sevrage de la ventilation mécanique / Partie 4 : Protocoles local de sevrage de la ventilation mécanique / Partie 5 : Autonomie du personnel infirmier et collaboration infirmiers/médecins.

Résultats & Discussion

L’âge moyen des infirmiers était de 30 ans (5,8) avec une moyenne d’expérience d’exercice en réanimation de 6 ans (4,91). La plupart des infirmiers interrogés (85%) ont indiqué qu’ils ont déjà participé au processus de sevrage de la VM. Mais, seuls 35% parmi eux ont indiqué qu’ils ont bénéficié d’une formation spécifique sur le sevrage de la VM et 59 % avaient des réponses erronées concernant les facteurs de risque d’échec d’extubation. Uniquement 8% des services de réanimations étudiés possédaient un protocole écrit portant sur le sevrage de la VM. Cinquante neuf pour cent des infirmiers étudiés ont indiqué qu’ils s’occupaient de plus de 2 lits de réanimation. Soixante quinze pour cent de ces infirmiers travaillaient 6 heures par jour. Plus que 90% de la population étudié pensaient que la collaboration avec l’équipe médicale est essentielle et qu’en effet, les décisions concernant le sevrage de la VM étaient prises de manière collaborative dans 59% des cas.

Conclusion

L’infirmier est un maillon constant et indispensable dans le processus de sevrage de la VM ; en assurant, non seulement, l’évaluation clinique des patients, mais aussi la gestion de la communication au sein de l’équipe soignante. Des lacunes subsistent d'avantage dans la formation continue des infirmiers de réanimation, la mise en œuvre de protocoles standardisés ainsi que l'amélioration des conditions de travail afin de promouvoir la collaboration interprofessionnelle.

Auteurs

Zeineb SKHIRI, Sarra SAIDANI, Hallouma BEN FREDJ, Abdelmajid HAFYENE, Raja BOUSSASSI, Alia JEBRI - (1)Hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie

Orateur(s)

Zeineb SKHIRI (Tunis)