17 septembre 2025
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Effet d’une formation pré-internat sur l’anxiété des nouveaux internes en anesthésie-réanimation : une étude multicentrique prospective exposés/non-exposés

Position du problème et objectif(s) de l’étude

L’anxiété est un problème majeur parmi les internes en médecine, les internes d’anesthésie réanimation sont particulièrement confrontés à ce problème (1,2). Afin de préparer au mieux les internes à cette transition, une formation pré-internat a été instaurée dans notre centre, associant apports théoriques, gestes techniques et simulation haute-fidélité. Une première étude n'avait pas montré de bénéfice significatif à moyen terme (un et trois mois).  Nous avons donc conduit une seconde étude visant à évaluer l’effet à court  terme de cette formation pré internat sur l'anxiété des futurs internes d’anesthésie réanimation à une semaine du début de l’internat.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude exposés-non exposés multicentrique prospective menée entre 2022 à 2024. Les internes ayant bénéficié de la formation pré-internat dans notre centre constituaient le groupe exposé ; les internes issus d'autres villes sans formation précoce ou intégrée à la première semaine d’internat formaient le groupe non exposé. Un questionnaire était proposé avant la formation, après la formation et a une semaine post internat. L’anxiété était évaluée par le test State-Trait Anxiety Inventory (STAI), avec une composante « trait » basale (TRAI) et une composante « état » aiguë (ETAT).

Résultats & Discussion

55 internes ont répondu dans le groupe exposé, et 105 dans le groupe non exposé. Le score STAI ETAT avant la prise en fonction ne différait pas significativement entre les groupes (p=0.15).  À une semaine post-internat, aucune différence significative de STAI ETAT n’a été observée entre les internes exposés et non exposés (p=0,40). Aucun effet modérateur n’a été identifié en fonction du sexe, de la ville d’externat ou du lieu du premier stage. La formation pré-internat, bien que pensée pour mieux préparer les internes à leurs premières responsabilités, n’a pas permis de réduire l’anxiété mesurée une semaine après le début de l’internat. Une hypothèse explicative serait que l’anxiété est principalement liée à l’exposition réelle au terrain, face aux responsabilités cliniques effectives, rendant l'effet d'une formation préparatoire transitoire ou insuffisant à elle seule.

Conclusion

Une formation pré-internat courte, bien que potentiellement utile pour la montée en compétence, ne semble pas réduire l’anxiété des internes d’anesthésie-réanimation à une semaine de la prise de fonction. Ces résultats questionnent le type et le timing des interventions nécessaires pour un meilleur accompagnement psychologique des jeunes internes.

Auteurs

Louis BOURSON (1) , Emmanuel NOVY (1), Hind HANI (2), Gérard AUDIBERT (1), Alexandre BOURGEOIS (3) - (1)Chru Nancy, Nancy, France, (2)Université De Lorraine, Nancy, France, (3)Chru Lille, Lille, France

Orateur(s)

Louis BOURSON  (Nancy)