17 septembre 2025
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Mieux comprendre le stress et son impact sur la santé et la qualité de vie au travail en réanimation : apports du projet PS-ICU 2

Position du problème et objectif(s) de l’étude

Introduction. Les professionnels de réanimation sont exposés au stress, avec un impact sur leur santé au travail 1. Si l’évaluation des sources de stress s’avère nécessaire, la majorité des études menées sont basées sur des outils peu adaptés à la réanimation ou peu valides 2. En réponse, un nouvel outil, a été développé et validé récemment : PS-ICU 3. En 2024, cet outil a été employé en vue de mieux identifier les sources de stress impactant la santé et la qualité de vie au travail (QVT), ainsi que les facteurs individuels ou liés aux services associés au stress.

Matériel et méthodes

Matériel et Méthodes. 42 services français ont participé, avec 2406 professionnels inclus (58,10% de participation), dont 1135 infirmier·ères, 619 aides-soignant·es, 308 médecins et 179 internes. PS-ICU a été complétée, ainsi que la WRQoL (QVT) ou la CES-D10 (symptomatologie dépressive). Différents renseignements individuels et liés aux services ont été collectés. Après traitement des valeurs manquantes ou aberrantes, les relations entre variables ont été examinées (régressions multiples). Cette étude a été approuvé par le comité d’éthique de la SRLF (n°23-088) en tant qu’étude hors Loi Jardé.

Résultats & Discussion

Résultats. Environ 26% des professionnels ont eu un score de stress prononcé (≥ 2,5), dont 7,6% avec un score très élevé (≥ 3). Environ 32% d’entre eux ont eu un score égal ou supérieur à la valeur seuil de risque modéré de dépression. Le stress a été associé à une QVT dégradée (adj.R² = .33, p <.0001), avec « climat de travail dans l’équipe », « horaires, gardes et conciliation avec la vie privée » et « manque de ressources et de soutien organisationnels » comme sources de stress déterminantes. Les mêmes sources de stress ainsi que « situations à risque / complexes » ont été associées à la symptomatologie dépressive (adj.R² = .32, p < .0001). Etre infirmier·ères, faire des gardes fréquentes, travailler de nuit, exercer des responsabilités ou encore évoluer dans un service en déficit de personnel ont été significativement associés à plus de stress.

Conclusion

Discussion. Cette étude, et l’outil sur lequel elle s’appuie, ont permis d’identifier les sources de stress impliquées dans la dégradation de la QVT et l’apparition de symptômes dépressifs en réanimation. Il est ainsi possible de dégager plusieurs axes de prévention, aussi bien sur un plan individuel, du service, qu’à un niveau plus organisationnel.

Auteurs

Belaid BOUHEMAD (1), Alicia FOURNIER (2), Gilles CAPELLIER (3), Sarah POULET (4), Maxime JOLLIVET (4), Florent LHEUREUX (4), Alexandra LAURENT (2) - (1)Chu Dijon, Dijon, France, (2)Université De Bourgogne Europe, Dijon, France, (3)Chu Besançon, Besançon, France, (4)Université De Besançon, Besançon, France

Orateur(s)