17 septembre 2025
212-213

Traumatisme thoracique chez l’enfant : l’échographie pleuropulmonaire peut-elle se substituer au scanner ?

Position du problème et objectif(s) de l’étude

L’échographie pleuropulmonaire représente un outil portable, non invasif, peu coûteux et rapide dans la prise en charge des enfants hospitalisés en milieu de réanimation. L’objectif de notre étude était de comparer les données de la tomodensitométrie (TDM) et de l’échographie pleuropulmonaire chez les enfants hospitalisés pour traumatisme du thorax en milieu de réanimation.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective monocentrique menée entre janvier 2024 et décembre 2024 dans notre unité de réanimation chirurgicale, incluant les enfants hospitalisés pour traumatisme thoracique, avec ou sans lésions associées. Pour chaque patient inclus, et à part le scanner thoracique qui fait partie du bilan lésionnel, une échographie pleuropulmonaire a été réalisée à l’admission par l’interne d’anesthésie réanimation de garde sous la supervision de son senior après stabilisation du patient et avant de récupérer le compte rendu de la TDM thoracique. Les lésions traumatiques recherchées à l’échographie étaient le pneumothorax, l’épanchement pleural liquidien et la contusion pulmonaire. Notre critère de jugement principal était de comparer les données de l'échographie pleuropulmonaire concernant ces trois entités pathologiques par rapport au scanner thoracique, considéré comme gold standard dans l'évaluation des enfants traumatisés thoraciques. La saisie et l’analyse des données ont été  effectuées par le logiciel SPSS 18.0.

Résultats & Discussion

Vingt-trois patients ont été inclus avec un âge et poids respectivement entre 2 et 14 ans et 15 et 70 kg et un sex-ratio de 3. Le mécanisme du traumatisme était un accident de la voie publique chez tous les patients. Les lésions associées étaient un traumatisme crânien dans six cas et un traumatisme abdominal et du bassin dans deux cas chacun.  L’échographie pleuropulmonaire réalisée à l’admission a mis en évidence une contusion pulmonaire chez 16 patients (85,2 %), ainsi qu’un épanchement pleural liquidien et gazeux respectivement chez neuf et sept patients. Le scanner thoracique a confirmé la présence de contusions pulmonaires chez l’ensemble des patients atteints, y compris chez deux patients dont l’échographie initiale était normale, traduisant ainsi une sensibilité de 92,9 % pour cette lésion. Concernant les épanchements pleuraux, les résultats étaient discordants entre l’échographie et la TDM thoracique, qui a objectivé un épanchement liquidien dans cinq cas et un pneumothorax dans neuf cas. Ces différences traduisent une sensibilité élevée mais une valeur prédictive positive modérée de l’échographie pour l’épanchement liquidien, et une sensibilité plus faible pour la détection du pneumothorax.

Conclusion

L’échographie pleuropulmonaire semble être une technique efficace pour identifier les contusions pulmonaires post traumatiques initiales chez l’enfant, mais pas les épanchements  pleuraux liquidiens et gazeux. Un échantillon plus large serait nécessaire pour confirmer ou infirmer ces données.

Auteurs

Omar BEN AMIRA, Amal KSILA, Thameur SOUISSI, Sandra BOUHSASS, Rym KAROUI, Ikram MAAMOURI, Emna KHAMMERI, Seif MBAREK, Mehdi TRIFA - (1)Service D’anesthésie Réanimation, Hôpital D’enfants Béchir Hamza, Tunis, Tunisie, Tunis, Tunisie

Orateur(s)

Omar BEN AMIRA  (Tunis)