18 septembre 2025
212-213

Impact environnemental du transport lors du congrès annuel d’anesthésie réanimation en 2024

Position du problème et objectif(s) de l’étude

Dans un contexte de crise climatique mondiale, le secteur de la santé se doit d'intégrer des démarches de développement durable, y compris dans l'organisation de ses conférences scientifiques. Les congrès médicaux génèrent une empreinte carbone significative, en grande partie liée aux déplacements des participants. Parmi les pistes évoquées, la promotion de modes de transport bas-carbone constitue une stratégie accessible et potentiellement efficace pour réduire l’impact environnemental des congrès (1). Peu de données existent sur l’empreinte carbone d’un congrès médical français. C’est dans cette perspective que nous avons voulu réaliser le bilan carbone des transports ainsi que de l'hébergement des participants au Congrès National de la Société Française d’Anesthésie-Réanimation (SFAR).

Matériel et méthodes

Lors de l’inscription au congrès national de la SFAR prévu du 18 au 20 septembre 2024, les participants étaient invités à remplir un questionnaire anonyme pour recueillir le mode de transport utilisé, le lieu de départ, la distance parcourue ainsi que le nombre de nuits d’hôtel prévues. Pour évaluer l’impact carbone des transports ainsi que des nuits d’hôtels consommées, nous avons utilisé les données fournies par l’Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (ADEME), notamment l’application « Calcul de l’impact carbone des moyens de transports » (2, 3).

Résultats & Discussion

Six mille six cent neuf personnes se sont inscrites au congrès. Mille sept neuf personnes ont été exclues des calculs, 1678 n’avaient pas renseignées les données demandées et 61 pour données incomplètes. Au total, 6410454 km ont été parcourus par 4870 participants soit une émission globale de presque 600 tonnes eqCO2. Cela équivalait à 17 fois le trajet Terre-Lune. En moyenne, l’empreinte carbone du transport d’un congressiste était de 123 kg eqCO2. Les données détaillées sont présentées dans la figure 1 et le tableau 1. Plus de 94% des émissions de CO2 provenaient du transport aérien, bien que cela ne concernait que 10% des participants. Enfin, 8686 nuits d’hôtels ont été consommés pour une émission totale de 37350 kg EqCO2. Il existe une réflexion croissante sur la réduction de l’impact environnemental des congrès médicaux dans une optique également de santé publique (4). Si le nombre de participants se déplaçant en avion est minoritaire, leur contribution est prépondérante. Différentes options d’organisation pourraient être envisagées comme des congrès avec plusieurs lieux de conférence simultanés ou des formats hybrides avec une composante virtuelle (5). Ces formats pourraient de plus offrir une plus grande accessibilité aux personnes éloignées ou ayant des ressources limitées.

Conclusion

En conclusion, le transport et l'hébergement des participants au congrès 2024 ont un bilan carbone non négligeable. Face à ce constat, une action de sensibilisation a été mise en place lors de la phase d’inscription, afin d'inciter les participants à privilégier des modes de transport et de logement plus respectueux de l’environnement lors du prochain congrès 2025. Une seconde étude sera menée afin d’évaluer l’efficacité de cette mesure. Par ailleurs, des investigations complémentaires seront nécessaires afin de quantifier de manière plus exhaustive l’impact environnemental global du congrès, en incluant des postes tels que la consommation énergétique (électricité, eau), la production de déchets, et la restauration.

Auteurs

Agnès GENDRE (1) , Florence LALLEMANT (2) - (1)Centre Hospitalier Intercommunal Toulon La Seyne Sur Mer, Service D'anesthésie, Toulon, France, (2)Chu De Lille, Pôle Des Urgences, Département D’anesthésie Et De Soins Intensifs, Lille, France

Orateur(s)

Agnès GENDRE  (Toulon)