Syndrome d'activation macrophagique chez le polytraumatisé : fréquence et étiologies
Position du problème et objectif(s) de l’étude
Déterminer la fréquence de survenue du syndrome d'activation macrophagique chez le polytraumatisé ainsi que ses principales étiologies
Matériel et méthodes
C'est un travail monocentrique, descriptif, analytique et rétrospectif étendu sur une période de 2 ans ( du Janvier 2023 au Janvier 2025 ) incluant les dossiers de patients polytraumatisés chez qui un syndrome d’activation macrophagique ( SAM ) a été diagnostiqué. Le diagnostic était retenu devant la présence d’au moins cinq critères parmi ceux définis par Henter en 2007.
Résultats & Discussion
Durant la période d’étude, 6 patients parmi 260 polytraumatisés ont été pris en charge pour SAM soit une fréquence de 2 % . Il s'agissait de 2 femmes et 4 hommes avec un âge moyen de 38 ± 16 ans. Le syndrome hémophagocytaire était secondaire à une pathologie infectieuse dans 100 % des cas les germes en cause étaient la klebsiella pneumoniae chez 3 patients, le staphylocoque chez un patient et l'acinétobacter baumanii chez deux patients. Une candidose invasive était associée dans 33 % des cas. Les signes d'appel vers le diagnostic étaient la bicytopénie dans 100 % des cas, la fièvre dans 50 % des cas, l'hypertriglycéridémie et l'hyperferritinémie dans 33 % des cas. Les moyennes des besoins transfusionnels étaient de 5 ± 3 unités pour les culots globulaires, 8 ± 6 pour les unités de plasma frais congelé et de 10 ± 15 pour les culots plaquettaires standards. Le délai diagnostic était de 11 ± 4j. Le traitement était à base de corticoïdes dans tous les cas, 5 patients sont décédés soit une mortalité de 83 %, le décès était attribué dans 100 % des cas à un état de choc septique.
Conclusion
La fréquence de survenue du SAM ne parait pas être plus élevée chez le polytraumatisé, c'est une complication très grave souvent mortelle, dont l'étiologie est dominée par l'nfection. La sévérité du pronostic impose une démarche diagnostique agressive et une prise en charge thérapeutique multidisciplinaire afin de déterminer les meilleures options en fonction de l’étiologie retrouvée et de la gravité du tableau.
Auteurs
Ichraf ARDHAOUI, Lotfi REBAI, Olfa FATEN, Sabrine BEN BRAHEM, Firas KALAI - (1)Centre De Traumatologie Et Des Grands Brûlés De Ben Arous, Tunis, Tunisie