19 septembre 2025
Arlequin

Évaluation par simulation de l’utilisation de la casaque ou du port de gants seuls pour la pose de péridurale sur les fautes d’asepsie

Position du problème et objectif(s) de l’étude

En France, malgré des recommandations encourageant le port d’une casaque pour la pose d’un cathéter péridural (1), une enquête a révélé que 41 % des médecins anesthésistes-réanimateurs (MAR) interrogés n’en revêtaient pas (2). L’objectif principal est de comparer le nombre des erreurs d’asepsie entre 2 groupes de praticiens lors de la pose d’une anesthésie péridurale (APD) sur dos de simulation, avec ou sans casaque chirurgicale.

Matériel et méthodes

C’est une étude préliminaire bi-centrique randomisée de février à mars 2025 est approuvée par le comité d’éthique de l’hôpital (CER-BDX 2025-38). Tout praticien ayant posé plus de 60 APD est incluable (3) et est en aveugle de l’objectif principal de l’étude. Les participants sont randomisés en 2 groupes: -Groupe C portant une casaque chirurgicale et gants stériles(C) -Groupe G ne portant que des gants stériles (G) Avant chaque pose, le cathéter et l’aiguille de Tuohy sont plongés dans un colorant invisible, révélé par une lampe à UV. Lors de chaque pose 2 enregistrements (2 incidences) sont réalisés et analysés par 2 évaluateurs indépendants. Il est demandé aux participants de poser le cathéter d’APD selon leur routine, en tenant compte de son groupe de randomisation. L’objectif principal est de quantifier le respect des mesures d’asepsie lors de la pose d’un cathéter d’APD. Le critère principal est défini par un score composé de 14 items associant l’observation de respect de 3 mesures fondamentales d’hygiène (absence de bijou, port de masque/calot et mise en place aseptique de gants stériles), le respect de 11 critères d’asepsie identifiés et la révélation des traces de colorant sur des zones non stériles lors de la pose du cathéter (4). Les objectifs secondaires s’attachent à déterminer auprès du praticien si la modification du protocole d’asepsie entraîne une modification de la dextérité (5), d’une augmentation du nombre de tentatives ou d’échec. Les résultats sont exprimés en médiane (IQR, min, max), l’analyse statistique a été réalisée par un test Mann Whitney, p<0,05 comme seuil de significativité.

Résultats & Discussion

Nous avons analysé 38 simulations, 19 dans le groupe C, 19 dans le groupe G. Les caractéristiques des participants sont dans le tableau 1. Les médianes avec IQR du score d’asepsie sont de 12.33 (IQR : 11,5-13,17) (min :7 - max : 14) dans le groupe C et dans le groupe G respectueusement : 10,5 (7,5-12,5) (4-14), avec une différence significative p=0.007. Figure 1A Les items concernés par les défauts d’asepsie sont détaillés dans la figure 1B.  L’intervention n’impacte pas le la dextérité, le nombre de ponctions ou d’échec. Le design de l’étude ne permet pas de prendre en compte les mouvements de la patiente en travail ou la mauvaise installation du patient. Cependant les participants ont jugé la simulation fidèle à la réalité.

Conclusion

Malgré un impact économique, écologique et de réduction de temps de pose, le port de casaque ne peut pas être abandonné afin de respecter les règles d’asepsie lors de la pose de cathéter d’APD. La pose d’APD sans casaque nécessite des précautions plus importantes. Des études complémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats sur de plus grands effectifs.

Auteurs

Aurélie SAN MIGUEL (1) , Vincent BERMOND (1), Anne-Marie ROGUES (2), Karine NOUETTE-GAULAIN (1) - (1)Sar Fme-Chu De Bordeaux, Bordeaux, France, (2)Service D'hygiène Hospitalière-Chu De Bordeaux, Bordeaux, France

Orateur(s)

Aurélie SAN MIGUEL  (Bordeaux)