18 septembre 2025
Arlequin

Pneumopathies PostOpératoires Précoces après Circulation Extra Corporelle : PPOP - CEC

Position du problème et objectif(s) de l’étude

La pneumopathie bactérienne est une complication fréquente de la chirurgie cardiaque. Elle représente l’une des principales causes de morbi-mortalité post-opératoire, allongeant la durée de ventilation mécanique et d’hospitalisation. En présence d’une pneumopathie bactérienne, le risque de mortalité post-opératoire est multiplié par 8 à 15. Elle survient précocement (≤ 5 jours post-opératoires) dans 50 à 75% des cas, mais les facteurs de risque de ces pneumopathies précoces restent peu étudiés.

Matériel et méthodes

Cette étude est une étude rétrospective monocentrique visant à identifier les facteurs de risque de pneumopathie bactérienne précoce après une chirurgie cardiaque sous circulation extra corporelle (CEC). Nous avons analysé des données démographiques et cliniques, pré- et per-opératoires. L’objectif secondaire était l’étude de l’écologie bactérienne de ces infections au sein de notre service. Cette étude a reçu l’approbation d’un comité éthique (IRB-00010254‐2024–004).

Résultats & Discussion

Sur 2672 patients opérés sous CEC du 1er janvier 2018 au 31 juillet 2023, 110 ont développé une pneumopathie bactérienne précoce (4,12%). Les bactéries les plus fréquentes étaient les entérobactéries (63,5%), Haemophilus spp (16,2%), Pseudomonas aeruginosa (13,5%). 31% des infections étaient polymicrobiennes. L’analyse par régression logistique multivariée a mis en évidence la chirurgie en urgence, les antécédents d’AVC, l’hémorragie majeure péri-opératoire, et la chirurgie de pontage aorto-coronarien comme facteurs de risque de développer une pneumopathie bactérienne précoce. A l’inverse, la dyslipidémie semble être un facteur protecteur de cette complication. Une durée d’hospitalisation plus longue, une extubation plus tardive, un recours à l’épuration extra rénale plus fréquent ont été observés en cas de pneumopathie précoce. La mortalité entre les deux groupes était significativement plus élevée dans le groupe atteint (30% vs 2,7%, p<0.05).

Conclusion

La pneumopathie bactérienne précoce après chirurgie cardiaque est attribuable dans deux tiers des cas à des entérobactéries. Au vu de son impact sur la morbi-mortalité, l’identification, dès l’entrée en réanimation, des facteurs de risques mis en évidence dans cette étude pourrait permettre de modifier les pratiques. Par exemple, une stratégie d’antibiothérapie plus précoce chez ces patients pourrait être testée au cours d’une étude prospective.

Auteurs

Elodie FAURE (1) , Maxime RENAUX (1), Elodie LANG (1), Paul ACHOUH (1), Bastien POITIER (1), Florence BELLENFANT (1), Bernard CHOLLEY (1), Damien BLEZ (2), Hélène NOUGUE (1) - (1)Hegp, Paris, France, (2)Necker, Paris, France

Orateur(s)

Elodie FAURE  (Paris)